Répression des manifestants à N’Djamena

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Le 27 avril 2021, la coalition Wakit Tamma, composée des partis politique de l’opposition et des organisations de défense des droits humains ont appelé à manifester pour dénoncer la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition (CMT) dont le chef n’est autre que le fils du défunt président, le général Mahamat Deby Itno, âgé de 37 ans.

V ers 5h00, des centaines de manifestants ont investi les différentes rues et artères de N’Djaména, la capitale du Tchad. A Sarh, ville située au sud du pays, la population a répondu aussi à l’appel de Wakit Tamma.

A N’Djaména, on note la présence massive des manifestants dans le 9ème, 6ème et 7ème  arrondissement.  Dans  les autres arrondissements, quelques groupes d’individus ont tenté de braver les dispositifs sécuritaires installés sur les différents carrefours mais ont été vite dispersés par la police à coups de gaz lacrymogène..

Certains militants ont brûlé le drapeau français pour exprimer leur raz-le bol,  suite au soutien apporté au CMT par le président français, Emmanuel Macron. Les manifestants voulaient s’en prendre aux intérêts de la France tel que la station Total. Mais la présence des forces de l’ordre les a dissuadés à rebrousser chemin.

Pour disperser la foule, les forces de défense et de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes et des balles réelles. A la fin de la journée, on dénombre une dizaine de personnes tuées et plusieurs blessés. Sept cent  manifestants interpelés et gardés dans les différents commissariats de police de la capitale.

Le 08 mai 2021, a connu une nouvelle matinée de violences. Les forces de sécurité  ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants qui protestent contre la prise du pouvoir par l’armée, après la mort du président Idriss Déby. Plusieurs blessés sont à déplorer.

Les autorités militaires ont interdit la veille les rassemblements prévus par Wakit Tamma,

Malgré l’interdiction, des manifestants sont descendus dans les rues, certains brandissant des banderoles ou des pancartes dénonçant l’instauration d’une « monarchie » au Tchad. Dans le 6ème  arrondissement de N’Djamena, au sud de la capitale, la police a aussi fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une tentative de rassemblement sur la place Fest’Africa. Les forces de l’ordre sont massivement déployées dans les rues de la capitale, ce jour.

Les organisations de la société civile ont dénoncé l’usage des balles réelles et demandent à ce que les auteurs soient identifiés et qu’ils répondent de leurs actes devant les juridictions. Elles déplorent la mort d’une dizaine de manifestants et exigent la libération de tous les manifestants appréhendés.

Mahamat Adoum Arnaud

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