Enième conflit dans le Salamat

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Les communautés se sont  affrontées trois jours durant en avril 2021. Cet énième affrontement a fait plusieurs victimes de deux côtés.  Cette région est endeuillée plusieurs fois entre fin 2020 et début 2021 par les conflits intercommunautaires.

Le bilan des affrontements intercommunautaires qui avaient éclaté du 14 avril au 16 avril 2021 dernier dans les villages de Sihep et d’Ambarit, dans le Département de Salamat,  au sud-est du Tchad s’élève, désormais, à une centaine de morts, selon un communiqué de la Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’homme (CTDDH). Une source particulière a confirmé ce bilan. On note aussi plusieurs personnes portées disparues.

Ces « affrontements très meurtriers s’étaient poursuivis jusqu’à dans la matinée du vendredi 16 Avril 2021 dans les villages de Sihep et d’Ambarit (45 kilomètres d’Am Timan) a fait  une centaine de morts au total », a souligné dans son communiqué la CTDDH.

Le Jeudi 15 avril, le gouverneur de la province du Salamat, le général Yambaye Massira Abel,  « 55 morts, 44 blessés, 3 villages incendiés et plusieurs dégâts matériels ». Mais ce bilan s’est alourdi le vendredi 16 avril et s’est élevé à plus de cent morts.

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Tchad a appelé, samedi, le gouvernement tchadien à instaurer l’état d’urgence dans toute la province du Salamat, fermer les frontières provinciales afin d’éviter l’arrivée de renforts du reste du pays, procéder au désarmement immédiat des populations et poursuivre en justice les détenteurs d’armes.

Depuis janvier dernier, des conflits intercommunautaires sont récurrents dans la province du Salamat.

Le 16 février de cette même année, plus de 35 personnes, dont un militaire, avaient été tuées dans la sous-préfecture de Mouraye, dans la province du Salamat, au cours de violences intercommunautaires.

Les affrontements entre les communautés résident dans cette région avaient été provoqués par la mort suspecte d’un jeune homme de 21 ans. Après la mort de ce jeune, les parents au lieu  de confier l’affaire à la justice, ont voulu plus tôt vengé la mort de leur enfant.

Ce conflit, si l’on en croit, est entretenu par certains hauts gradés bien placés. Le ministre de la Sécurité publique, le général Souleymane Abakar Adam s’était rendu au Salamat pour constater de visu les dégâts causés par cet affrontement. Le constat était amer. Des villages incendiés, plusieurs dizaines de morts. Ainsi le ministre de la Sécurité publique a exhorté les deux communautés à enterrer la hache de la guerre en ces termes : « ces massacres doivent cesser pour faire place à la paix. Vous devez dans un bref délai faire feu de tout bois pour que les auteurs et complices de ces actes soient identifiés, arrêtés et confier à la justice. Pour lui nul n’est au dessus de la loi et que la force doit demeurer à la justice. Il a aussi invité  les forces de défense et de la sécurité à mener des campagnes de sensibilisation pour la culture de la paix ».

Il a ensuite donné des orientations fermes que les villages se trouvant dans la zone de conflit soit renforcés en moyen humain et matériel pour plus de dynamisme. Entre temps le ministre n’entend pas quitter la zone en conflit avant qu’elle soit pacifiée.

« Les conflits intercommunautaires ne sont pas simplement localisés dans une seule province du Tchad mais pratiquement sur l’ensemble du territoire. C’est un phénomène qui est quelque fois entretenu ici à N’Djamena par des hommes politiques. Je pense que nous devrions engager une guerre totale contre ceux qui portent des armes illégalement et contre ceux qui sont à l’origine des morts d’homme, dû à ces conflits sur l’ensemble territoire », avait déclaré en février 2019, le président Deby, au lendemain d’un conflit meurtrier entre deux communautés.

Mais l’acte n’a pas suivi la parole. On déplore des assassinats et conflits sur toute l’étendue du territoire. Malgré la présence des forces de défense et de sécurité, les communautés continuent de fourbir leurs armes.

Les organisations de défense des droits humains exigent que les auteurs et leurs complices soient traduits en justice. Aussi le gouvernement doit s’investir afin de ramener la quiétude et la paix parmi la population. Car la vie d’un être humain est sacrée et nul n’a le droit d’ôter la vie à un autre.

Kété François

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