Causerie éducative: Les élèves du Lycée féminin à l’école des droits de l’homme

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Le jeudi 07 mars 2019, la Commission droits de la femme (CDF) de l’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH) a organisé une causerie éducative à l’attention des élèves du lycée féminin. Thème : « la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ». La causerie a été animée par Me Morembaye Rose, avocate au Barreau du Tchad.

L a discrimination à l’égard des femmes constitue une préoccupation pour la communauté internationale au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1946. Après des études statistiques menées et financées par les Nations Unies, la dévalorisation de la femme fut identifiée comme cause et effet du sous-développement en plus de problème de pauvreté. La convention est le principal instrument qui défend et protège les droits de la femme. En la ratifiant, les Etats parties s’engagent à respecter et promouvoir les droits de la femme et à mettre en place des dispositifs sociaux et légaux pour faire disparaitre la discrimination à leur égard. Les organisations sous régionales vont s’inspirer de la convention pour élaborer des textes qui vont renforcer la convention. le Protocole facultatif  à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme dont le Tchad est partie depuis le 06 décembre 2014 stipule que : « toute distinction, exclusion, restriction ou tout traitement différenciés fondés sur le sexe, et qui ont pour but ou pour effet de compromettre ou d’interdire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quelque soit leur situation matrimoniale des droits humains et libertés fondamentales dans tous les domaines de la vie ». Dans la Convention et le protocole, les droits sont consacrés à la femme. des droits sont entre autres, l’égalité devant la loi ; droit à la vie, au respect de son intégrité physique et à la sécurité de sa personne ; droit à la prise de décision …

En effet,  l’égalité entre l’homme et la femme n’est pas seulement devant la loi mais aussi sur le plan matrimonial. Car, la femme est la partenaire à part égale de l’homme dans le mariage. Elle a le droit de conserver son nom de jeune fille et sa nationalité après le mariage et d’acquérir ses biens propres et les administrer. Elle a aussi le droit de se remarier après le divorce ou le décès de son mari. Elle jouit du même droit que l’homme en cas de séparation du corps, de divorce ou annulation de mariage.

Au Tchad, les femmes sont victimes de sororat et du lévirat. Certaines n’ont ni le droit d’être propriétaire terrienne ni celui d’administrer leurs biens.  Au cours du débat, les filles du lycée féminin ont déploré le peu d’égard que les parents accordent aux filles. A l’école, beaucoup de parents privilégient la réussite des garçons au détriment des filles. Elles ont déploré aussi le fait que certains parents pensent que les filles sont destinées au mariage et non à faire des longues études. Certaines participantes ont affirmé que les garçons jouissent pleinement de leurs droits. Par contre, les filles ne peuvent faire ce qu’elles veulent quand cela va à l’encontre de ce que pensent les parents.   Après ces échanges fructueux les filles du lycée féminin se sont engagées à partager les connaissances acquises avec leurs collègues du lycée et du quartier. l’ATPDH à travers la CDF s’enggage à organiser d’autres causeries éducatives sur les droits de la femme au sein des autres établissements de la ville.

François Kété

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