Les avocats rassurent les victimes de Habré

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Deux semaines après le décès de Hissène Habré au Sénégal, les avocats des victimes du règne répressif de l’ex-dictateur tchadien ont organisé une conférence de presse, le lundi 07 septembre 2021, dans la salle multimédia du CEFOD. La conférence a été animée par un panel d’avocats, assistés du président de l’association des victimes, Clément Abaïfouta Dokhot.
Dans leur déclaration liminaire lue par Me Jacqueline Moudeïna, d’entrée de jeu, les avocats ont déclaré que le « décès de Hissène Habré n’éteint pas les indemnisations au profit des victimes ». Cette déclaration lève l’équivoque sur l’incertitude des victimes et leurs proches.
Pour rappel, l’ex-dictateur tchadien condamné à perpétuité le 30 mai 2016 par le tribunal des Chambres africaines extraordinaires (CAE) est décédé le 24 août 2021 à Dakar au Sénégal. Son décès a provoqué un doute sans pareil dans les rangs des victimes. Les avocats ont organisé cette conférence afin d’éclairer les victimes et les rassurer quant à la réparation civile qu’elles attendent. Car des fausses informations selon lesquelles la mort de Hissène Habré emporte leur dédommagement.
« En huit années de règne, l’horreur a atteint son paroxysme avec la bénédiction de Habré. Il était poursuivi pour des graves violations des droits humains. Quarante mille morts, des milliers de disparus, de veuves et d’orphelins ont peint le tableau de la barbarie sans égale du régime Habré », a rappelé Me Jacqueline Moudeïna,
Pour les avocats des victimes, plus de cinq ans après la condamnation de Habré, coauteurs et complices, les victimes n’ont jusqu’alors reçu un centime en guise de dédommagement. Ceci est dû au manque cruel de la volonté politique. Ce même manque de volonté a caractérisé l’initiative de faire juger Hissène Habré par une juridiction ad hoc.
Les Chambres d’Assises d’appel ont déclaré recevables les constitutions de 7396 victimes et ont décidé que ces victimes bénéficient des réparations dont le montant est fixé à 82 290 000 000 F.CFA, conformément aux articles 27 et 28 du statut des Chambres africaines extraordinaires. Mais les décisions ne sont pas toujours exécutées.
Après la lecture de la déclaration liminaire, les journalistes ont posé plusieurs questions aux conférenciers qui ont apporté plus de précisions afin d’éclairer l’opinion nationale et internationale.
Plusieurs centaines de victimes, leurs proches et sympathisants ont pris part à cette conférence.
Bakari Oumarou

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