L’AVCRHH Commémore la journée du 25 mars

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25 mars 2015-2021, il y a six ans que les ex-agents de la Direction de la Documentation et de Sécurité (DDS) ont été jugés et condamnés par la Cour criminelle spéciale à N’Djamena.  A cette occasion, les victimes ont fait une déclaration. La déclaration a été lue par le vice-président, Ousmane Abakar.

Nous publions la déclaration dans son intégralité.

Les victimes de l’AVCRHH commémorent aujourd’hui, avec beaucoup d’amertume et de peine, la sixième année consécutive de la non application de la décision de justice du 25 mars 2015. Certes, vous l’aurez pu contacter depuis une année, l’arrivée de la pandémie de COVID 19 a freiné toutes nos activités, sinon les membres de notre association sont quotidiennement dans la rue, ils font du tintamarre, des marches pacifiques, blocage de la circulation sur la grande voie, etc. Ceci,  pour exprimer la douleur de leur cœur. Mais face à cette souffrance, le gouvernement de notre pays continue d’afficher une mauvaise foi, ne serait-ce qu’une compassion pour ces personnes dont la plupart est de troisième âge qui ne réclame que justice. De la même manière, dans son verdict, les Chambres Africaines Extraordinaire (CAE) ont observé que « Hissène Habré n’a montré aucune compassion vis-à-vis des victimes, ni exprimé de regret quelconque pour les massacres et les viols qui ont été commis ». Pendant le règne du dictateur Hissène Habré, ces personnes ont été soumises à de pires et ignobles traitements. Les victimes ne sont-elles pas en droit de se poser des questions pour ce qui concerne le Tchad?

  • Pourquoi a-t-on organisé le procès des ex-agents de la DDS ?
  • Est-ce que c’est pour se moquer de la mémoire des épouses, de nos enfants et de nos époux ?
  • Sinon, pourquoi tant de lourdeur dans l’application d’une décision de justice, pourtant rendue au nom de la République ?
  • Pire, le Président de la République n’a-t-il pas déclaré à plusieurs occasions que les victimes devront être indemnisées. Lui-même étant l’une des victimes du régime de Hissène Habré. Car la parole d’un Chef de l’Etat vaut l’acte, alors qu’a-t-on fait de cette déclaration ?

Malheureusement, le gouvernement tchadien continue d’afficher jusqu’à présent un véritable mépris vis-à-vis des victimes. Le victimes de l’AVRCHH sont la preuve palpable depuis six ans de ce manque de volonté du gouvernement. Nous disons haut et fort que « l’Union africaine et le gouvernement tchadien doivent mettre en œuvre ces décisions de justice afin que les victimes puissent enfin recevoir les réparations par ce qu’elles ont assez souffert ». Nous ne comprenons pas pourquoi nous nous sommes battus pendant des décennies pour obtenir ce jugement et maintenant, l’Union Africaine et notre propre gouvernement nous forcent à nous battre encore pour que ces jugements soient enfin appliqués. Quel mépris ?

Comprendre que le gouvernement de notre pays en se terrant dans un immobilisme absolu et oublie que c’est six ans de douleur, de chaudes larmes, d’humiliations, de menaces, de mépris, de sacrifices et de décès successifs (250 victimes de l’AVCRHH sont décédés).

Les victimes de l’AVCRHH demandent instamment à l’Union africaine de tout mettre en œuvre pour localiser, tracer, geler et saisir les biens de M. Habré, ainsi que de solliciter des contributions volontaires des Etats autres, parties prenantes, en vue de l’indemnisation des victimes.

Les victimes de l’AVCRHH invitent personnellement le Président de l République, père de la nation, à trouver une solution définitive à la question des victimes du régime de Hissène Habré, qui font face à la mort qui a fait plus de deux cent cas dans leurs rangs.

Nous exhortons toutes les victimes, bien que visiblement affaiblies par les difficultés de toute sorte, d’être résolument debout et déterminées à maintenir la pression jusqu’à la victoire finale.

Le Dieu vivant des orphelins, veufs et veuves est au contrôle de toute chose.

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