Les OSC exigent le report de l’élection présidentielle

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Cinq organisations de la société civile dont l’ATPDH exige le report de l’élection présidentielle du 11 avril 2021 afin d’organiser un dialogue inclusif avec tous les acteurs politiques dans un délai de deux mois.

D ans un mémorandum, les organisations de la société civile dont l’ATPDH ont demandé au gouvernement d’organiser un dialogue inclusif qui aboutira à la mise en place d’un gouvernement de transition dont le mandat sera d’organiser les élections dans un délai de 18 mois. Les acteurs de la société civile exigent aussi le rétablissement de la constitution de 1996. Ils demandent à la communauté internationale (France, Allemagne, Etats-Unis, Union Européenne, la Suisse, l’Union africaine…) de cesser d’appuyer le régime dictatorial de N’Djamena.

Après une analyse de la situation socio-politique du Tchad depuis 1990,  les élections présidentielles de 1996, 2001, 2006, 2011, 2016 n’ont rien apporté comme changement au sommet de l’Etat. Ainsi les défenseurs des droits de l’homme jugent impossible l’alternance au Tchad avec Idriss Deby Itno. Pour les OSC, le régime MPS, au lieu de mettre le pays sur les rails de la démocratie, s’est illustré plutôt par les violations massives des droits humains sur toute l’étendue du territoire national.  En effet, le pouvoir ne respecte pas la constitution qui autorise les manifestations pacifiques. La Société civile dénonce l’interdiction systématique de manifester. Aussi les Organisations de la société civile déplorent l’impunité dont jouissent les auteurs des crimes et autres.

« Les éléments des forces de défense et de sécurité, auteurs des violations des droits humains ne sont jamais inquiétés et même s’ils sont jugés, pour la plupart ne purgent pas leur peine », a indiqué Me Kemneloum Djiraïbé Délphine.

Pour illustrer l’impunité sous le régime MPS, plusieurs cas d’assassinats sont cités en exemple. Les cas entre autres, du jeune de 17 ans, Abachou Hassan Ousmane, abattu par la police en 2016, mademoiselle  Zouhoura, victime de viol, Richard Mbaïguedem, torturé à mort au commissariat du 6ème arrondissement et Matayan Matebaye Bonheur, fauché par la garde du président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi en 2019 ».

Les opposants sont suivis dans leurs activités par les agents de renseignements.

Les organisations de la société civile ont dénoncé aussi la gestion clanique du pouvoir.

Les conférenciers dénoncent la gestion clanique du pouvoir. Pour eux, le régime essaie de museler tous ceux qui osent le défier en créant des partis politiques. Guehini Moussa Guetty, leader politique du nord, Abbas Koty et Bichara Digui, accusés de rébellion urbaine, ont payé de leur vie. Quant à Youssouf Togoïmi, son véhicule sautera sur une mine pendant sa fuite. Ibni Oumar Mahamat Saleh est porté disparu depuis février 2008.

Pour les OSC, on ne peut gouverner un pays en privilégiant exclusivement les intérêts de sa famille biologique et de son clan. Les acteurs de la société civile se disent écœurés par une gestion opaque des deniers publics.

Parallèlement à ce qui précède, les coalitions de l’Afrique pour la Cour Pénale Internationale (CPI) exhortent le procureur de la CPI à « lancer un appel fort aux autorités tchadiennes afin de les dissuader à la commission des crimes graves et ainsi éviter les risques de conflits généralisés ».

Cette exhortation fait suite à la répression violente des manifestations, de l’attaque du domicile de Yaya Dillo, du désistement de certains candidats et du refus de Deby de reporter l’élection présidentielle du 11 avril 2021.

Selon les signataires du mémorandum, l’armée est à la solde d’Idriss Deby Itno et n’hésite pas à tirer sur la population qu’elle est sensée protéger. Aussi l’armée renferme plus d’officiers supérieurs que des soldats. Les OSC ont aussi dénoncé l’envoi de l’armée au Mali sous prétexte de lutter contre le terrorisme au Sahel.

Les signataires de la déclaration: la présidente de l’ATPDH, Ildjima Lokiam, Me Djiraïbé Kemneloum Delphine de Public Interest Law Center (PILC), Céline Narmadji de l’Association des Femmes pour le Développement et de la Culture de la Paix (AFDCPT), NGARASSAL Saham Jacques de Tournons la page (TLP), Layebé Tourdjoumane des droits de l’homme sans frontières (DHSF) et Me Jacqueline Moudeïna.

Kété François

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