Du film pour sensibiliser

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Du film pour sensibiliser

Dans le cadre du programme et d’accès au droit pour les Enfants et les Femmes (PADEF), l’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH) a organisé une sensibilisation les 16 et 22 novembre 2017, par la projection d’un film intitulé : «le business Talibé». Ce film relate la maltraitance des enfants des écoles coraniques appelés « Mouhadjirines ». A travers cette sensibilisation, l’ATPDH vise à faire connaitre aux parents et enseignants des écoles coraniques, les droits des et à les respecter.

L’objectif de cette journée consiste à informer, sensibiliser et mobiliser les participants afin qu’ils contribuent au respect et à l’application des lois sur la protection des couches vulnérables.

Plus de cinquante participants, parents et enseignants des écoles coraniques ont pris part à ces journées de sensibilisation.

Abdoulaye Djibrine, en sa qualité de Coordonnateur de l’observatoire de Droits de l’Homme de l’ATPDH, a souhaité la bienvenue aux participants et les a invités à suivre le film et à participer activement au débat afin que chacun puisse partager les expériences avec ses proches. En suite il les a remerciés d’avoir sacrifié leur temps et occupation pour répondre à l’invitation de l’ATPDH.

Après la présentation du PADEF et ses objectifs, tour à tour MM. Abdoulaye Djibrine et assistance judiciaire ; permanence juridique, la médicale et psycho-sociale ; la sensibilisation des populations sur les droits des femmes et enfants à travers des émissions radio, films, théâtres, causerie éducatives et enfin le soutien technique et financier pour la réinsertion sociale des femmes et mineurs après leur incarcération.

Mis en œuvre par Avocats Sans Frontières-France, l’ATPDH et l’Association des Femmes Juristes du Tchad (AFJT), le PADEF, comme son nom l’indique, s’occupe des couches vulnérables (femmes et enfants).

Les  zones d’activités sont entre autres, Abéché, Koumra et N’Djaména. Mordisset Si-Alngande ont animé cette journée de sensibilisation.

Les principales activités du  PADEF sont entre autres, l’aide juridique et assistance judiciaire ; permanence juridique, la médicale et psycho-sociale ; la sensibilisation des populations sur les droits des femmes et enfants à travers des émissions radio, films, théâtres, causerie éducatives et enfin le soutien technique et financier pour la réinsertion sociale des femmes et mineurs après leur incarcération.

Après la brève présentation, les participants ont visionné le film qui relate le mauvais traitement que subissent les enfants Mouhadjirines, l’environnement insalubre dans lequel ses enfants évoluent. Aussi ces enfants subissent souvent de châtiment corporel. On peut voir de traces de chicotte sur le corps des enfants dans le film.

Après avoir visionné la majorité de participants à cette journée de sensibilisation ont exprimé le souhait que de tels films soient réalisés entièrement en français ou en arabe en se basant sur le contexte Tchadien. Les animateurs ont rassuré les participants des dispositions pratiques qui seront prises pour adapter la réalisation au contexte tchadien. Les participants ont exprimé leur indignation quant à l’amalgame fait quotidiennement entre les enfants de la rue et les talibé.

Au Tchad, tout enfants errant dans la rue et qui mendie avec une tasse en main est automatiquement considéré comme un mouhadjirine. Les maîtres coraniques regrettent que ni le comité islamique du Tchad, ni les organisations internationales, moins encore les organisations de société civile ne viennent en aide alimentaire aux écoles coraniques. En guise de recommandation, les participants demandent aux organisations partenaires de faire plus de formations aux marabouts et à aux citoyens pour le respect des droits des enfants en général et ceux des talibé en particulier.

Après la projection du film, les participants ont posé de questions et échangé avec les animateurs leurs expériences.

Ensuite les animateurs ont présenté les différents textes et conventions relatifs aux droits et à la protection des enfants.

Aussi, ils n’ont pas manqué de citer les droits fondamentaux des enfants.  Il s’agit des droits à :

– la vie et à la protection,

– la survie,

– la sécurité,

– l’éducation et la formation,

– la santé … Ils ont expliqué que les enfants font parties des personnes vulnérables.

Leur protection obéit à des principes stricts à travers les instruments et lois spécifiques.

Il a cité entre autres :

– La Constitution du Tchad, Titre II sur les droits et libertés,

– La Convention relative aux Droits de l’enfant (CDE),

-Loi 07/PR/1999 portant procédure de poursuite et jugement des infractions commises par les mineurs âgés de 13 ans à moins de 18 ans,

-Ordonnance 06/PR/2015 interdisant le mariage d’enfant surtout qu’elle fixe la majorité nuptiale à 15 pour les filles et 17 ans pour les garçons…,

-Le Code pénal Tchadien, art 286, réprime la vente et l’enlèvement des enfants…

-Le Code pénal Tchadien (art. 167 à 169) réprime toute forme d’abus et d’exploitation telles que la mendicité, par exemple les enfants de rue…

– Le Code pénal Tchadien (art 279) réprime l’exploitation sexuelle,

« C’est par ignorance que les parents et enseignants des écoles coraniques ne respectent pas les droits des enfants», ont déclaré les participants.

En guise de conseils, les animateurs ont exhorté les participants à s’informer, se former et demander des orientations judiciaires, en se rendant aux sièges des organisations de Droits humains, dans les Boutiques des droits de l’Homme ou dans des centres d’écoute. Aussi, dans leur milieu respectif, chaque participant doit informer et aider les citoyens à se mobiliser par des conseils afin qu’ils ne se taisent pas sur les cas de violation.

Enfin, les animateurs ont invité les parents et maitres de l’école coranique à combattre ce comportement. Car disent-ils, de tels actes sont un obstacle pour l’épanouissement socio culturel des enfants en général et ceux de l’école coranique en particulier.

Les participants ont reconnu après la projection du film que la mendicité, la mauvaise qualité d’aliment, le manque de soin et l’habitation insalubre constituent une violation flagrante des droits de ces enfants.

Les participants ont en outre, demandé à l’ATPDH et ses partenaires de réaliser entièrement le film en français et en arabe afin de faire une large diffusion au sein de la population tchadienne.

En suite des questions de compréhension ont été posées aux animateurs.

A la fin de la conférence, les animateurs ont cité quelques lois et conventions relatives aux droits des enfants.

Kété François

 

 

 

 

 

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