Les Avocats des victimes de Habré ne désarment pas

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L’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH) en collaboration avec le comité international pour le jugement équitable de Hissène Habré a organisé une conférence-débat le mardi 04 février 2020 dans la salle multimédia du CEFOD. Placée sous le thème : « Affaire Hissène Habré, la non exécution des réparations dues aux victimes est une violation de leurs droits». La conférence a été animée par un panel d’avocats coordonné par Me Jacqueline Moudeïna.

Il s’agit entre autres de :

  • Me Beauthier Georges Henri, Avocat au Barreau de Bruxelles ;
  • Me Grégoire Sébastien Bruno, avocat au Barreau de Paris ;
  • Me Reed Brody, avocat internal ;
  • Me Djiraïbé Kemneloum Délphine, avocate au Barreau du Tchad ;
  • Me Jacqueline Moudeïna, avocate au Barreau du Tchad ;
  • Et enfin Me Lambi Soulgan, avocat au Barreau du Tchad.

Me Djiraïbé Kemneloum Délphine a demandé aux participants d’observer une minute de silence en mémoire des victimes décédées. Pour Me Reed Brody, avocat et membre de Human Rights Watch, il fera cinq ans d’ici le 25 mars 2020, le gouvernement tchadien n’a versé aucun franc aux victimes. Il a indiqué que le gouvernement tchadien ne doit pas confondre le procès de Dakar (Sénégal) et celui de N’Djamena (Tchad). Pour Me Reed Brody, il n’ya pas de raison que le Tchad reste muet face à la souffrance des victimes qui sont pourtant des citoyens tchadiens. Car, le gouvernement devait prouver sa bonne foi en versant ne serait-ce qu’une partie des indemnités. La non exécution des réparations dues aux victimes constituent non seulement le déni de droit mais un manque de respect aux victimes directes et indirectes.

Me Brody demande au gouvernement tchadien à mettre en place un comité chargé de la réparation des victimes. Selon Me Brody, aucune décision de la Cour criminelle spéciale n’a été exécutée. En effet, le jugement de la Cour criminelle spéciale a condamné l’Etat tchadien à immortaliser la mémoire des victimes en construisant un monument sur la fosse commune d’Am-ralgoz et que  l’ancienne prison de la piscine soit aussi transformée en musée. Cela fait déjà cinq ans mais rien n’est fait pour satisfaire les victimes. « Les victimes doivent attendre encore cinq ans pour être dédommagées ? », s’est interrogé Reed Brody. Pour le porte-parole de Human Rights Watch, les victimes ont attendu vingt cinq ans (25) pour que Habré soit jugé.  Pourquoi doivent-elles continuer de souffrir ?

Après Me Reed Brody, les orphelins, par la voix de leur représentante, ont adressé une motion à l’endroit du gouvernement. Ils demandent au gouvernement  de ne pas continuer à torturer les enfants des victimes de la DDS. Pour les orphelins, l’Etat doit indemniser les victimes afin que leur souffrance prenne fin et que celles qui sont malades puissent se soigner.

En suite, quelques victimes ont lu une liste d’une centaine des victimes décédées après le procès de N’Djamena et de Dakar.

Enfin, les avocats ont échangé avec les participants. Les participants ont voulu savoir comment les victimes feront pour entrer dans leurs droits si le gouvernement tchadien et l’Union africaine n’exécutent pas les décisions de justice. A cette question, les avocats ont affirmé qu’il n’ya de raison que les décisions de justice ne soient pas exécutées. Car le Tchad et l’Union africaine ont l’obligation de mettre en œuvre la décision de la justice afin que les victimes soient indemnisées.

                                                                             Bakari Oumarou

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