Tchad, un no man’s land

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Ces derniers temps, le peuple tchadien vit dans l’insécurité permanente. Assassinats, meurtres, répression des manifestants pacifiques, conflits éleveurs-agriculteurs, vols à mains armées sont les maîtres-mots. Les forces de l’ordre qui ont pour mission de protéger les personnes et leurs biens sur l’ensemble du territoire national sont devenues de véritables bourreaux. Les Tchadiens vivent dans la psychose générale. Aujourd’hui, la majorité des Tchadiens ne fait plus confiance à la justice et s’interrogent sur le rôle que joue cette institution face à la recrudescence de la violence. Les événements malheureux d’Abéché, dans le Ouaddaï du 24 au 25 janvier dernier, où l’armée a tiré à balles réelles sur les manifestants pacifiques, faisant une quinzaine de victimes et de dizaines de blessés, illustrent à suffisance le rôle macabre des forces de défense et de sécurité. Ces actes savamment orchestrés par les hommes en treillis, ont indigné plus d’un.  Les Tchadiens n’ont pas fini d’essuyer leurs larmes, les massacres de Sandanan dans le Mandoul ont encore ravivé les tensions, car la situation reste toujours précaire. Sommes-nous dans une jungle où le plus fort écrase le plus faible ?  Le Tchad est-il ingouvernable ?

Pourtant, pendant plus de trente ans, les organisations de défense des droits humains ont joué un rôle très important dans la construction de l’état de droit. Les sensibilisations, les formations et les informations sur les droits de l’homme, les droits et devoirs du citoyen afin de ramener la confiance entre le peuple n’ont pas vraiment porté de fruit comme il se doit. La mise en place du Comité militaire de transition (CMT) après la mort du Maréchal Idriss Deby, dans le but de maintenir l’ordre et la paix, cette thèse est réfutée par les Tchadiens. En effet, dans une République aucun citoyen n’est au-dessus de la loi. Mais au pays de Toumaï, certains citoyens sont appelés «des intouchables».

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités afin de ramener la paix et la quiétude parmi la population. Sinon le Tchad est en passe de sombrer dans le chaos. Pour ce faire, le gouvernement doit mettre à la disposition de la justice des moyens conséquents et la laisser libre afin qu’elle joue pleinement son rôle. Sinon n’ayant pas confiance en la justice, les citoyens vont se rendre justice eux-mêmes, alors nous ne parlerons plus de l’Etat tchadien mais d’un no man’s land.

La Rédaction

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