Les victimes attendent toujours d’être indemnisées

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La Cour criminelle Spéciale de N’Djamena a jugé et condamné le 25 mai 2015 les ex-agents de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), la police politique de l’ex-Chef de l’Etat tchadien Hissein Habré. Deux ans après la condamnation de Habré par les Chambres Africaines extraordinaires (CAE) à Dakar au Sénégal, les victimes ne sont pas toujours entrées dans leurs droits. Suite à cette situation, l’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH) a organisé une conférence-débat le vendredi 25 octobre 2019 au CEFOD. La salle multimédia était pleine à craquer. Victimes, sympathisants et étudiants y ont pris massivement part.

Le thème de la conférence est évocateur : « la justice et les justiciables : quel résultat après la décision de la Cour spéciale de N’Djamena il y a quatre ans ? »

Me Jacqueline Moudeïna et les autres avocats de la défense ont tour à tour entretenu les victimes sur la non application de la décision de justice.

Me Midaye Guerirmbaye, avocat au Barreau du Tchad a expliqué comment fonctionne la justice et ce que les victimes doivent faire pour entrer dans leurs droits. Selon l’orateur, la Cour criminelle spéciale de N’Djamena a été claire dans sa décision : le Premier ministre doit mettre en place une commission chargée d’exécuter la décision de justice. Pour Me Midaye, avec la Constitution de la 4ème République, c’est le Président Idriss Deby Itno qui joue le rôle de Premier ministre et les victimes doivent s’adresser directement à lui. Pour Me Midaye, il n’y a pas de raison que l’Etat tchadien continue de torturer les victimes.

Me Jacqueline Moudeïna, avocate des victimes, a fait l’historique du procès depuis la chute du régime Habré, les obstacles que les victimes et les avocats ont pu surmonter les obstacles avec les victimes pour que le procès du tyran Habré et ses acolytes  puisse se tenir après plus de vingt ans de lutte. Depuis la fin du procès, rien n’est fait du côté du Tchad et du Sénégal pour indemniser les victimes. Pour Me Moudeïna, le ministre de la justice ne doit pas faire la confusion. Le procès des ex-agents de la DDS organisé à N’Djamena n’a rien a voir avec celui des Chambres Africaines extraordinaires tenu à Dakar. L’avocate principale des victimes, d’ajouter, le ministre ne doit pas confondre le procès de N’Djamena et celui des CAE. A N’Djamena, ce sont les sbires de Habré qui ont été jugé et à Dakar, c’est Hissein Habré, en tant que commanditaire des crimes qui a été jugé.

A la fin de la conférence, des stratégies ont été adoptées afin que les victimes entrent dans leurs droits.

Bakari Oumarou

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