EDITORIAL : 2017, un recul en droits de l’homme

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EDITORIAL

 

L’année 2017 s’achève et 2018 se pointe à l’horizon. il faut le reconnaitre,

2017 a été une année où la situation des droits de l’homme présente un tableau peu reluisant. D’abord, le conflit agriculteurs et éleveurs avec l’immixtion des autorités administratives a endeuillé plusieurs familles notamment dans le Mandoul géographique, le Moyen Chari et les deux Logones. Les détenus en transfèrement pour la maison d’arrêt de Moussoro ont été froidement abattus.

A cela s’ajoute les violations des droits de l’homme perpétrés sur les paisibles citoyens notamment à N’Djamena et dans les provinces. L’arrestation des opposants, des défenseurs des droits humains et des journalistes montrent à suffisance le durcissement du régime et les violations des articles 27, 28 et 29 de la constitution du Tchad.

En vingt-sept ans d’instauration de la démocratie multipartite, le Tchad semble repartir dans la case de départ, c’est-à-dire les années de dictature sous Habré.

Sur le plan éducatif, l’année a été marquée par plus de deux mois de grève au niveau de l’enseignement primaire et secondaire. Au niveau du supérieur, les étudiants amorcent la 3ème année (même si on ne le dit pas) blanche. L’incertitude règne sur la fin de l’année scolaire en cours.

 

Car, la réduction des indemnités des fonctionnaires a engendré la grève
dans tous les secteurs. Et tant que le gouvernement n’engage pas de discussion franche avec les syndicalistes, l’école tchadienne perdra ses lettres de noblesse en tant qu’Institution de formation. Car, les travailleurs du secteur public prévoient de cesser le travail
dès le premier trimestre de l’année 2018.

 

Sur le plan sanitaire, rien ne marche. Les agents sanitaires ont dû déposer les blouses pour exprimer leur mécontentement suite à la réduction de leurs indemnités. Cette situation, si rien ne se fait, risque de plonger le pays dans une crise sociale sans précédent. Car la rumeur qui court à la fin de l’année 2017 que le gouvernement s’apprête à réduire le salaire de 5 à 45% fait déjà grand bruit au sein de l’administration publique.

L’incertitude règne quant à la bonne marche de l’administration. Le salaire est un droit acquis pour le travailleur.

Le gouvernement, pour résoudre le problème de la crise qui secoue le pays depuis le début de l’année 2017, doit assainir les finances publiques et lutter efficacement contre la corruption et le pillage des deniers publics. En effet, le rapatriement de fonds détournés reste à court terme, une solution pour renflouer les caisses de l’Etat. Rabattre le salaire des pauvres fonctionnaires qui n’arrivent à peine à joindre les deux bouts est une injustice de plus.

La Rédaction

 

Le Roseau
Directeur de Publication
Me Jacqueline Moudeïna
Ont collaboré à ce numéro :
Bakari Oumarou,
Serge Toidom, Kété François,
Saleh Mahamat, Mahamat Adoum Arnaud.
Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH)
E-mail: atpdh_tchad@gmail.com
www.atpdh-tchad.org
Imprimerie: Hono Graphic- Tirage: 1000 exemplaires

Le Roseau de décembre 2017

 

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