Des hommes soumis aux traitements inhumains

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La situation des droits de l’homme dans la région de Bedaya est déplorable. En Avril 2017, le goumier de Mbang de Bedaya, M.  Kemrangué YAMAKO a été torturé puis obligé de ramper. L’auteur de cet acte ne serait autre que les autorités de Bedaya.

Ce n’est pas tout. Les défenseurs des droits de l’homme de la région reprochent aux autorités locales plusieurs abus et traitements inhumains. M. YAMRABAYE a été lui aussi menotté durant deux jours par les agents de la sécurité.

La faute de Yamrabaye est d’avoir loué un véhicule pour transporter les briques de Bedaya à Koumra pendant la nuit.

Dans la même localité, M. Martin, cultivateur de son état résidant à  Kira, dans l’un des cantons de Bedaya a été arrêté le et  soumis à une amende de 250 000 FCFA. Même le chef de canton de Bedaya, M. Nguemadoum TITIDJIBAYE a été plusieurs fois humilié par les autorités administratives.

Les éleveurs ne sont pas aussi épargnés de ces actes ignobles et moyenâgeux. Chaque fois que le sous préfet a besoin d’argent, il convoque les éleveurs et les amende arbitrairement.  L’amende peut aller de 250 000 à 1500 000 frs. MM. Al hadj Mahamat Abochi, Al hadj Saker, Al hadj Yaya… sont quelques unes de ses victimes.

En plus de la somme exigée, les bousiers doivent donner quelques bœufs pour compléter l’amende. Face cette situation, les bouviers décident de porter l’affaire devant le délégué de l’Agence nationale de sécurité (ANS) à Sarh. Informé, le sous préfet arrête nuitamment le chef de la communauté Dakara, M. Bacheri Ngabessi. Selon le rapport, le sous préfet accuse Ngabessi d’avoir accompagné les éleveurs à Sarh pour voir le délégué de l’ANS. « Le super sous préfet a bondi sur le chef de la communauté DAKARA, Monsieur Bacheri Ngabessi en l’enlevant nuitamment comme quoi, c’est Bacheri qui aurait conduit ces victimes chez le délégué de l’ANS. C’était le samedi 05 aout 2017, à partir de 00h que le sous-préfet de Bedaya nommé AHMAT CHOUA ROZI accompagné de sept (7) militaires dont l’Officier de la Police Judiciaire  de la brigade  territoriale de Bedaya », indique le rapport. «ils se sont rendus chez moi à bord du véhicule du sous préfet. Arrivés chez moi à 00 heure, les militaires qui ont accompagné le Sous-préfet détenaient tous des armes,  même le sous-préfet détenait lui aussi un pistolet en main. Brusquement, ces hommes me demandaient de monter dans le véhicule sans aucune raison ni explication. Etonné, j’ai essayé de résister à cet ordre mais après une petite résistance, sous l’ordre du Sous-préfet qui ordonne de me casser les jambes mais l’OPJ a opposé. Les militaires se sont mis à me tabasser devant ma femme et mes enfants ».

Ils m’ont copieusement battu avec les cross de leurs armes  jusqu’à me blesser au dos et aux genoux. Ensuite, comme je n’avais point de résistance, ils m’ont trainé au sol comme un sac de mil pour m’amener la où s’était garé le véhicule du Sous-préfet et m’ont embarqué dans le véhicule face à terre et les militaires étaient restés sur moi, direction Bedaya. Arrivés à l’entrée de Bessada, les militaires commençaient par crier et faisaient des tirs en l’air, en ce moment le sous-préfet jouait tranquillement de la musique dans le véhicule. Une fois traverser Bessada, arrivé non loin de Bedaya, juste à l’entrée, le véhicule s’est arrêté ensuite ils m’ont  fait descendre du véhicule et le sous-préfet  m’avais soumit à un interrogatoire musclé en ces termes : Où est ton gouverneur ? Où es ton préfet ? Où sont tes agents d’ANS dont tu as poussé les éleveurs DAKARA au alentour de Bedaya à aller porter plainte contre moi ? Appelle-les à ce qu’ils viennent te libérer maintenant. Le Sous-préfet m’a dit que ces autorités ne peuvent rien faire avec lui, et qu’il  est près même s’il s’agit de les livrer une bataille, il continue en me disant que  je dois lui adresser une lettre d’excuse. Ne connaissant pas du tout l’infraction que j’ai commise, j’ai refusé en lui disant, pardonnez moi mais je ne sais pas la faute que j’ai commise alors je ne peux pas écrire une lettre d’excuse» a déclaré le chef de la communauté Dakara.

Le rapport indique que le sous préfet a obligé une jeune fille de 16 ans à se marier avec un quadragénaire.

Les violations des droits humains dans cette localité est devenue, selon le rapport de l’Association pour la Réinsertion des Enfants et la Défense des Droits de l’Homme sont devenues monnaie courante dans cette localité. Si le sous préfet continue de sévir, Bedaya et ses environs seront un no man’s land

François Kétté

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