Affrontements meurtriers dans le Salamat

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Le  02 janvier 2021, un conflit meurtrier entre éleveurs et agriculteurs a fait des victimes de deux côtés. Ces cinq dernières années, le conflit entre éleveurs et agriculteurs est récurrent et touche toutes les régions du Tchad. Ces conflits endeuillent des familles et met à mal la cohabitation pacifique.

Une dizaine de personnes ont été tuées dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs dans la province du Salamat. Les affrontements ont éclaté suite à une dévastation de champ par un troupeau de bœufs, un phénomène qui s’est accentué ces derniers mois dans plusieurs provinces du pays.

Les affrontements ont eu lieu entre vendredi et samedi 2 janvier, dans plusieurs champs autour de la localité de Mourraye, au Salamat, dans le sud-est du Tchad.

Après une dévastation, des éleveurs ont empêché les agriculteurs de confisquer le troupeau, en attendant un arbitrage. Une bagarre a alors éclaté, faisant des morts. Les deux camps ont ensuite appelé des renforts et les affrontements se sont étendus sur plusieurs kilomètres à la ronde. Les forces de l’ordre déployées sont parvenues à contenir la bataille.

Le matin du dimanche 03 janvier, on dénombre onze morts et treize blessés. Douze personnes impliquées dans les affrontements ont été mises aux arrêts. Les forces de l’ordre sont déployées dans les hameaux pour récupérer les armes de guerre qui ont été utilisées dans les affrontements.

Les conflits agriculteurs-éleveurs sont devenus cycliques depuis des années à la fin de la saison des pluies. Des éleveurs obligés par le changement climatique à se déplacer pour chercher du pâturage arrivent aux abords des champs avant les récoltes. Ce qui provoque des tensions avec les propriétaires terriens, souvent rabroués par les autorités. Et les éleveurs sont eux perçus comme les protégés des autorités.

On assiste au Tchad à une généralisation du conflit entre agriculteurs et éleveurs depuis deux mois. On dénombre des dizaines de morts dans plusieurs provinces. De graves accusations sont portées à l’endroit des autorités civiles et militaires. Cette situation qui dure depuis des années ne fait que s’accentuer.

Mais le plus souvent, le droit n’est pas dit du fait que l’éleveur a le soutien de l’administrateur local, qu’il soit civil ou militaire. Il ne se présente parfois même pas à la justice (cas de Belé, canton Berem, où le conflit a opposé les éleveurs aux agriculteurs du 23 au 24 novembre 2020 a fait 22 morts dans les deux camps). Les propriétaires de bétail jouissent souvent de la protection de certaines autorités locales.

En cas de dévastation des champs, les dégâts sont énormes. Par exemple à Laï, dans la Tandjilé, des hectares ont été détruits le 27 décembre 2020 .

Ces conflits engendrent la méfiance et mettent à mal la cohabitation pacifique entre les deux communautés qui sont pourtant condamnées à vivre ensemble.

Les plus hautes autorités doivent prendre des mesures afin de mettre fin à ce conflit qui a fait tant de perte en vies humaines et matérielles.

Bakari Oumarou

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